Bye 2019
2019 🖤
Tu m’as fait vivre, libre de moi, ivre des autres. Culpabilité maternelle ? Charge mentale ? Lâcher prise ?
Puissante 2019. Tu nous as gâtées de tes voix et poésies féministes, celles qui allègent le coeur, qui sèchent les larmes. Merci pour ce jour où le sang des règles dans les médias est enfin passé du bleu cosmique au rouge vie ; merci pour ce soir où, à une heure de grande écoute les petites filles et petits garçons français comme Liv et Camille ont pu découvrir à la TV des vulves de tailles, couleurs et formes différentes, qui en plus, savent chanter. Génie.
Merci pour cet après-midi où 49000 personnes sont descendues ensemble dans les rues pour hurler, lutter et dénoncer, plus soudées que jamais, leur colère contre les violences faites aux enfants, femmes et hommes, partout dans le monde. Magique 2019. Il aura fallu t’attendre un petit bout de temps, mais t’es putain de bien là. Greta Thunberg lancée en plein coeur, Clara Luciani telle une fléchette dans notre poitrine et l’équipe de France de football féminine explosive à l’écran.
2019. T’as vu l’Amazonie brûler, mis en flammes une partie de Notre-Dame et volé un peu de notre histoire à tous, ce jour où les cendres ont cramé nos coeurs. T’as mis Venise sous l’eau, fait monter le mercure à 46, t’as déraciné nos arbres, éclatant ainsi les vitres de nos maisons et de nos croyances, au passage. Tu nous as mis la fièvre et la terre en colère parce que je crois que t’avais la rage. Je sais qu’on l’a bien méritée. Tu veux bien nous pardonner ?
Tu nous en veux, je le sais. On a été cons mais je veux te dire un truc important aujourd’hui, parce que cette année, grâce à toi et sous tes yeux :
J’ai ri, chéri, dit « pardon », « je ne sais pas », partagé, fait l’amour et dansé. Beaucoup. Toi seule partages le secret du nombre d’heures exactes et j’aime penser que tu seras pour toujours l’année de ma Libération. Celle qui met en phase. Celle qui rime avec désir et passion. T’as gravé mon coeur des plus belles partitions, tatoué ma peau des plus jolies roses et flingué mes genoux de tant jouer avec mes gamins. T’es mon Mai 68 à moi sur parfum de lacrymo. Je n’ai pas encore brûlé mon soutif, je laisse 2020 s’en charger.
Merci pour tout. Merci pour ça. Pour Norman Fucking Rockwell de Lana del Rey, pour le parfum de leurs cheveux au réveil, leurs éclats de rire dans le bain. Merci pour sa petite main pain au chocolat pleine de vie dans la mienne, pour les « pourquoi maman ? » qui restent sans réponses, pour les câlins qu’on serre si fort qu’ils craquent le dos, pour « la solitudine » sur Cheriefm dans le taxi qui te met la méga patate en rentrant de l’aéroport, merci pour les éclats d’émotion qui font désordre, pour les orgasmes et les éternuements salvateurs, pour les baisers façon « you are my high » à 7h du mat, pour les « chut » au cinéma qui agressent les autres quand ils n’ont rien demandé et ses imitations à s’en faire pipi dessus d’Eros Ramazzotti. Merci pour le toit, les vacances, le soleil et les pieds qui s’enfoncent dans le sable chaud. Merci de me donner la chance d’être aimée et de pouvoir aimer en retour.
Mon dieu, que je les aime. 2019, merci.